19 septembre 2010

Journées européennes du patrinoime : ce n'est pas assez !

La Gare de la Grande ChaloupeOui, je pense sincèrement qu'un patrimoine il faut s'y intéresser au quotidien, et non sur 2 jours par an seulement.

Surtout à La Réunion où la majeure partie de l'île est maintenant classée au patrimoine mondial de l'Unesco.

Facile à dire, mais j'ai insisté, et assisté, plus que de coutume et comme beaucoup de monde sur ce qui nous était présenté cette année.

Avant de montrer un part saisissante de ce patrimoine je voudrais revenir sur une initiative intéressante du collectif Défense Patrimoine Réunion qui a organisé une "contre-visite" au centre de Saint-Denis animée par Robert Gauvin.

L'idée était de démontrer qu'il fallait aussi regarder ce qui n'était pas entretenu, défiguré,... de ce patrimoine important qui nous a été légué.

C'est un peu avec cet œil que j'ai visité à nouveau aujourd'hui la Grande Chaloupe et ses lazarets de quarantaine.

Un travail remarquable de restauration a déjà été réalisé, d'autres travaux sont en cours.

Quartier d'isolement du lazaret restauréEn ce lieu de passage de tous les engagés et visiteurs de La Réunion, en des temps pas si éloignés que cela, l'histoire me prend à chaque fois aux tripes, comme lorsque je visite l'hôpital des esclaves de la maison de Villèle à Saint-Gilles-les-Hauts.

Des guides mis à disposition par le Conseil général expliquaient avec force détails le fonctionnement du lazaret de la Grande Chaloupe, ou plutôt "des" lazarets.

Si l'on connait le premier de la ravine à Jacques et celui de la Grande Chaloupe restauré, on ignore souvent qu'en s'enfonçant dans la ravine, en quittant le chemin se trouve à quelques mètres un 3ème lazaret, abandonné, où la nature repris ses droits.

Lazaret abandonnéSoit, on a besoin de beaucoup de moyens pour tout restaurer, mais là, le visitant pour la première fois, j'ai compris une partie des objectifs de la mission de Défense Patrimoine Réunion.

Il laisse encore entrevoir l'état de l'époque où il était en fonctionnement, malgré son état de délabrement avancé (il est surement dangereux de s'y aventurer et rien ne le signale).

Ce qui a fait naitre une discussion entre les visiteurs avec certains qui pensaient que les travaux de restauration entrepris sur l'autre lazaret, avec ses murs de couleur ne respecteraient pas l'œuvre originale.

Et puis, une fois des travaux des restauration effectués, il convient de les entretenir,... et surtout de ne pas les dégrader.

J'ai constaté que les panneaux retraçant l'histoire ferroviaire à la Réunion ont été arrosés par des vandales d'une matière qui a adhéré et qui ne permet presque plus d'en lire le contenu (merci pour la pensée envers les touristes que l'on veut faire venir à La Réunion, quelle image !).

Car courant d'air en chantier de restaurationEt ce n'est pas tout, je me suis renseigné sur le car "courant d'air" que l'association Ti Train restaurait et que j'avais déjà vu.

Cette association proposait aussi l'aller-retour Grande Chaloupe - La Possession en micheline qui avait beaucoup de succès.

Et là, incroyable !

Un responsable de l'association pas plus ulcéré que çà, ou résigné, m'a raconté qu'après avoir restauré conformément à l'original ce car, avec sa belle couleur rouge et son toit blanc et bien en moins d'une semaine il avait été... saccagé par des jets de pierres qui l'ont réduit à néant !

Il ne leur reste plus que des photos souvenir !

Je l'ai quitté bouleversé et révolté.



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