Quelle agréable surprise que de constater ce matin que le dossier "Pitons, cirques et remparts de l'île de La Réunion" avait été retenu lors de la 34ème session du Comité pour faire partie du patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO à Brasilia.
Personnellement j'étais un peu inquiet puisque des bruits parvenaient que la délégation réunionnaise forte de 8 personnes pour défendre le dossier était jugée pléthorique (la cité épiscopale d'Albi classée elle aussi n'avait dépêché que 2 personnes pour défendre son dossier).
Le fond du dossier lui par contre ne m'inspirait aucune inquiétude tant le thème retenu correspondait bine aux critères d'éligibilité, mais suis-je vraiment objectif ?
De plus, j'avais eu la chance de suivre une présentation, (oh combien détaillée !) du passionné René Robert qui m'avait rassuré sur la façon dont tout cela serait mis en valeur devant des juges ne connaissant pas forcément toutes ces beautés, malgré leurs visites de terrain.
10-15% d'augmentation de l'affluence touristique la première année et jusqu'à 30-40% dès la seconde !
Bon, c'est là que çà donne à réfléchir !
Si l'affluence touristique augmente de la même manière que sur les autres sites nouvellement classés (selon les sources entre 10-15% la première année pour grimper jusqu'à 30-40% par la suite), il va nous falloir gérer le phénomène.
Oui "nous", car cela devra devenir le souci de chacun d'entre nous.
Un patrimoine comme celui-ci faut déjà l'entretenir, comme disait très sagement un anonyme interviewé ce matin : "L'île était très belle avant l'arrivée des hommes",... et oui !
Effectivement Monsieur, c'est après l'arrivée de l'homme que cela a commencé à se détériorer !
Alors supposons déjà un instant que le visiteur ne soit pas surpris par ce qu'il découvrirait comme patrimoine humain abandonné (c'est le cas de le dire) en arrivant ici.
Est-ce que nous sommes prêts à le faire venir et à l'accueillir, en nombre croissant de surcroît, dans des conditions acceptables ?
Je suis désolé de jouer au rabat-joie mais pour moi la réponse pour l'instant (j'espère) est NON !
Infrastructures d'accès et de circulation insuffisantes : je ne reviens même pas sur les transports aériens ou en commun, cela fâcherait de nouveau grave certains à juste titre !
Capacité d'hébergement : même constat !
Qualité d'accueil... Voulez-vous que je vous en reparle ? Non, car je l'ai fait il y a presque 3 ans à la fin d'un article, et je n'ai pas encore constaté d'amélioration ! (en passant on peut lire où la politique économique étonnante de l'époque en a mené certains !)
Tout cela me rappelle l'entrée en vigueur de l'euro le 1er janvier 2002 :-(
Rien n'est prêt !
Une seule chose est sûre : elle est encore belle notre île et elle mérite bien son classement !
C'est la suite qu'il nous faut apprendre à gérer de belle manière !
Et si en passant l'on mettait les bouchées double pour en profiter comme d'un véritable plan de relance de l'économie réunionnaise ?
(comment çà : c'est trop simple ?)
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1 commentaire:
Sur la qualité de l'accueil, comment refaire les gens ? comment entrer dans leurs têtes ? il me semble qu'il vaudrait mieux lâcher prise et juste poser un regard neuf sur l'île, oubliant totalement les références et comparaisons. L'adopter pour ce qu'elle a d'inégalable et admettre par ailleurs de mettre dans la balance ses défauts. Les gens insulaires pensent parfois que leur univers est le monde entier, ici, on peut penser que la Réunion couvre notre planète, une terre et tout le reste recouvert d'océans. Ici on ne soupçonne pas toujours, pas facilement, la vie grouillante quelque part loin d'ici. Que faire ? attendre. Que tous les Réunionnais soient allés une fois au moins hors de leur monde, qu'ils expérimentent eux-même la situation de touriste. Alors ça changera. Je reviens d'une ville ancienne, loin d'ici, une ville-marché où les peuples des alentours se rencontrent depuis des siècles, Casablanca. Les beaux hôtels y sont empreints de l'esprit commerçant. Les rues de la ville sont non seulement des passages d'un endroit à l'autre, mais aussi des artères de respiration commerciale, rue des verriers, rue des marchands de tissus, rue des ébénistes, rue des vendeurs de nouvelles technologies. Culture de l'échange commercial, et art de vivre. Ici, sur cette île de la Réunion, culture d'un souvenir d'esclavage, d'une rancoeur, mais aussi d'un art de vivre, en cellule familiale, art de pique-niquer, art de jeter les détritus par les fenêtres, et vérifier que les services publics vont nettoyer, un peu comme une revanche un test. La saleté ne durera pas, j'en suis persuadée, et l'esprit vindicatif non plus. Peu à peu les peuples se fondent, même les insulaires voyagent. On entend parler le créole, quelques fois, dans les rues de Paris. Alors tout va s'arranger, mais il faut du temps, des voyages aux alentours, et de la conscience. Il y aura de l'accueil pour les touristes, et le sens du patrimoine nature également. Il faut être optimiste, même si tout n'arrive pas en un jour.
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