08 mai 2009

Le pétrel de Barau et les Baleines à bosse : les précautions se prennent !

Pétrel de Barau et Baleine à bosse sont deux éléments fragiles de la faune de l'île de La Réunion.
La Ville de Saint-Paul et la Séor (Société d'Etudes Ornithologiques de la Réunion) viennent de signer une charte visant à réduire l’impact de l’éclairage public sur l’environnement.
C'est une mesure destinée à lutter contre les échouages de pétrels de Barau, des oiseaux endémiques de l'île de La Réunion souvent victimes des éclairages artificiels lorsque les jeunes prennent leur envol en avril-mai de chaque année.
Cette charte concerne donc la réduction de l’éclairage de certains équipements publics, ainsi que la prise en compte des préconisations de la Seor lors de la réalisation de travaux d’aménagement (éviter la diffusion de lumière vers le ciel - inutile ! - , utiliser des éclairages moins attractifs, ajuster le volume et l’intensité lumineuse en fonction des besoins).
Concrètement, les éclairages de mise en valeur de sites ou de monuments seront restreints, ou utilisés uniquement en début de soirée.
C'est le cas de l’axe mixte de Cambaie, l’un des sites publics des plus gourmands en électricité, qui n’est actuellement pas éclairé en continu toute la nuit.
Emboîtant le pas à la commune voisine (Le Port), Saint-Paul va également étudier la restriction de l’éclairage des sites sportifs consommateurs d'énergie (terrain de foot,...) en concertation avec les clubs qui les utilisent.
"On ne va pas passer à une extinction totale des feux sur toute la commune du jour au lendemain, mais cette charte est un pas en avant vers la protection du patrimoine naturel", indique Delphine Polladou, responsable de la direction de l’environnement à la mairie de Saint-Paul.
Du coup en plus du respect de l'environnement, la réduction de la consommation d'énergie sera au rendez-vous !
Avec l'arrivée de l'hiver austral, ce sont aussi les baleines à bosse qui seront de retour autour de l'île de La Réunion.
Les professionnels de la mer planchent sur des règles de conduite car l'attrait de ce spectacle magnifique entraine des comportements préjudiciables pour les baleines.
La saison 2008, a été particulièrement intéressante en fréquentation de baleines à bosse : le Groupe Local d’Observation des cétacés (Globice) en a dénombré près de 400, soit deux à trois fois plus qu’en 2007.
Mais le nombre de curieux a lui aussi explosé !
Nageurs et embarcations se sont retrouvés plus d'une fois en danger dans leur volonté de profiter au plus près et n'importe comment du spectacle.
L’année dernière la Préfecture a failli réglementer voire interdire l'observation des baleines de près devant ces comportements à risque.
Une charte des règles d’approche, au stade de document de travail, est en cours d'élaboration par les professionnels pour réduire les risques à venir.
Surtout que des professionnels ont commencé à inscrire l'observation des baleines dans des séjours touristiques scientifiques.
Ce sont donc une quarantaine de professionnels de la mer et des airs (ULM, clubs de plongées, jet-ski, pêche au gros…) qui réfléchissent à la question.
Globice constate que les règles proposées diffèrent peu de la charte éditée par l'association il y a quelques années,... et c'est tant mieux !
Plaisanciers et institutionnels pourraient rejoindre ce groupe de travail pour le rôle que chaque catégorie peut tenir.
Les règles d’approche mises en place par Globice seront complétées de consignes pour les mises à l’eau et l’interdiction de toucher les cétacés.
En effet, un contact peut faciliter la transmission de virus.
En bateau : il faut réduire sa vitesse (3 à 4 nœuds), analyser direction, nombre d'individus, présence de baleineaux ou pas, approcher par l’arrière et rester à distance (100 m).
Ne rien faire qui puisse séparer les groupes de baleines, encore moins les mères de leurs baleineaux.
Veiller à ce qu’il n’y a pas plus de trois embarcations autour des baleines (chiffre porté à cinq en concertation avec les professionnels).
S’en éloigner doucement au moins jusqu’à 300 m.
En l'air : il faut rester à 300 m d’altitude au minimum et approcher silencieusement.
Dans l’eau : ne pas approcher à moins de 30 m et surtout éviter tout contact.

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