03 octobre 2009

Ce n'est jamais la faute des gestionnaires,... c'est la crise ! Ben voyons !

Graphique affichant une courbe descendantePlus de 4 semaines d'arrêt à l'usine sucrière de Bois-Rouge suite à un incendie qui a ravagé le local électrique de la centrale EDF qui n'a plus fourni de vapeur à l'usine sucrière, je vous en parlais après l'incident en prévoyant les pires conséquences.
Celle-ci n'a pu recommencer à accepter les livraisons de cannes que le 29 septembre après réparation et des premiers tests de puissance non concluants.
Les gestes de solidarité des producteurs de l'ouest pour accueillir la production de leurs confrères de l'est n'ont pas été suffisants pour que les dégâts ne se chiffrent pas en sommes astronomiques.
Le zéro défaut ne peut exister, mais le fonctionnement en mode dégradé doit être prévu, ... sinon c'est de la mauvaise gestion !
Je ne reviendrais pas sur les raisons de la durée de remise en service pour laquelle tout a été dit : lavage à l'eau de composants électroniques avec séchage délicat (et pour cause !), mais pour moi le taureau n'a pas été pris par les cornes !
Soit, du temps du regroupement des usines, la capacité minimum de 450.000 tonnes/an a été imposée pour qu'elles soient rentables,... et il n'en reste que plus que 2 !
Tout en respectant cette règle il y aurait de la place pour 1 ou 2 autres usines en réduisant proportionnellement le taux d'indisponibilité en cas d'arrêt de l'une d'entre elles, car actuellement si Bois Rouge tombe en panne il ne reste plus que go... Gol (pardon, "aller au ...").
Avec une campagne sucrière vitale pour tout un pan de l'agriculture et donc de l'économie réunionnaise les méfaits on vite été estimés et les pouvoirs publics mobilisés avec des ébauches de solutions.
Mais j'ai le sentiment que la capacité d'anticipation de nos gestionnaires de haut niveau, comme je l'ai déjà dit au sujet des produits pétroliers, fait que pour beaucoup de secteurs économiques on vit sur le fil du rasoir à La Réunion.
Au niveau des décisions administratives ce n'est pas mieux, avec un sujet qui mobilise une filière touristique, celui des guides accompagnateurs du volcan.
Respectueux de l'arrêté d'interdiction, il sont du mal à expliquer à leurs clients l'interdiction d’accès au sommet du volcan qui est bafouée en permanence par les visiteurs non accompagnés.
En tant que professionnels responsables ils demandent, avec une manifestation au sommet pour se faire entendre, de permettre l'accès à une zone "sans danger", hors phase éruptive bien sûr !
Autre exemple, une commune qui observe que son réseau d'eau potable a seulement un rendement de 54 %, et que donc les 46 % de fuites sont payés par les abonnés.
Ces mauvaises gestions risquent de contribuer fortement à une aggravation des effets de la crise sur qui il ne faut pas tout rejeter par facile fatalité, mais au contraire avec laquelle il faudra obligatoirement composer.
On constate déjà que la baisse d'activité a une conséquence immédiate sur les recettes des collectivités qui en 2009 perdront des sommes importantes qui leur parvenaient par le biais de l'Octroi de mer, des droits de mutations et du FRDE (fonds régional développement économique).
Cela ne fait qu'accentuer les incertitudes sur l’après 2014 moment prévu pour une révision de l'Octroi de mer, sans compter les obligations qui seraient liées à l'entrée de La Réunion dans l'espace Shengen (TVA,...).
Quand on sait que le secteur public est le poumon de l'économie réunionnaise, que les transferts de compétences n'ont pas été accompagnés des moyens pour les assumer, il y a intérêt à accroitre la performance et à rechercher des solutions de compensations.

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